Mes quelques lignes

Parmi ces pavillons, une maison se distingue. Au derrière de cette maison existe un petit jardin, petit mais si riche et unique. Jolie, colorée, original et plutôt contre la géométrie le jardin est une vraie œuvre d'art. Personne ne voit ce coin de paradis à cause, ou grâce, à cette demeure plutôt simpliste à première vue qui cache le tout. Seuls les propriétaires peuvent s'en régaler, je dirais même plutôt la propriétaire. En effet, l'artiste de ce merveilleux jardin n'est tout autre que cette jeune et magnifique femme. Son charmant mari, musicien et grand rêveur, n'a pu que faire de son mieux pour l'épouser en organisant un mariage aussi poétique qu'il pouvait. Face à un esprit aussi créatif, il aura donné tout ce qu'il pouvait pour avoir un mariage le plus proche de celui d'une princesse.

Aujourd'hui elle a rendez-vous avec un haut placé d'une ville où la Seine passe, où Eiffel marqua son nom. Entrée plutôt difficile dans le monde du travail, elle réussi enfin à avoir un entretien sérieux et intéressant. Elle a pourtant le talent, mais les mentalités ne changent malheureusement pas beaucoup, la femme est toujours sous-estimée. Partie de rien, elle a toujours voulu finir dans l'architecture grâce à son amour pour l'art. Par la suite, motivée comme il faut, elle suivit les études avec tout autant de passion. Et enfin pour trouver le travail qu'il lui faut : "Toujours un homme lui passait devant; jamais elle ne peut montrer ses talents."

Elle arrive enfin dans le bureau de l'homme avec lequel elle passera une heure à parler de son futur prometteur. Elle lance alors la première parole en entrant : "Bonjour !", puis on lui répond sur le même ton et l'homme continua : "Asseyez-vous je vous en prie, je vous attendais avec impatience. Je me permets de parler de vous, interrompez-moi lors d'une fausse parole. Des débuts dans le monde du travail plutôt loupé, et pourtant, vous vous êtes fait connaître dans le monde entier déjà, en deux ans ! Pourquoi ne pas prendre ce départ raté comme un atout ? Oui, vous l'avez fait. Pendant ces deux ans, vous avez sculpté, dessiné et imaginé des œuvres magnifiques. Aucune connaît de défaut, toutes sont originales, futuristes, et nouvelles." La jeune femme, dans un fauteuil deux fois trop grand pour elle, ne sait plus où placer son regard. Pourtant, les éloges, elle connaît. Elle a déjà reçu plusieurs lettres la convoquant dans les quatre coins de monde, comme Dubaï, Los Angeles ou encore Hong Kong. Au final, la voici ici, dans la capitale de son pays, face à un homme parlant uniquement de ses qualités, comme si il était obligé de ne pas louper l'occasion d'avoir dans sa ville, la plus talentueuse des artistes du moment.

Au milieux des compliments qu'il continue de déballer, la jeune femme captive une expression sortant de sa bouche, la faisant réagir : "Une jeune femme si magnifique que l'on pourrait dire qu'elle transmet ces qualités physiques en créant." Sur ces mots, la jeune femme hoche la tête et le regarde d'un autre œil. "Vous me draguez ?", sorte-elle hâtivement en l'interrompant dans sa description. L'homme en face d'elle l'observe alors étonné et rétorque de suite : "Non, je regarde juste la belle sculpture qui existe en vous et me permets d'affirmer que votre vie est aussi réussie que l'art au cours de l'histoire. Vous enjambez votre destin tel un cheval sortant ses muscles pour sauter une haie, tout en prenant le plaisir de goutter l'air qui vous entoure au fur et à mesure de votre course. Vous êtes souriante, débordante de joie et magnifique. Vous savez bien englober une vie et en tirer juste les bonnes choses. Chère jeune femme, vous êtes un modèle de vie, et j'aimerais que vous le rendiez public à travers vos œuvres, plus tard établies, dans la ville où vous êtes en ce moment."